Introduction
Entre les promesses du “Plan Vélo” d’Île-de-France Mobilités et la réalité du terrain, le grand écart est flagrant. De nombreux cyclistes peinent encore à planifier des trajets fiables et sécurisés. Pourquoi tant de confusion, malgré la multiplication des pistes cyclables ? Réponse : les données de cartographie vélo sont incomplètes, mal mises à jour… voire inexistantes.
Un boom du vélo… sans carte claire
Des investissements massifs
Depuis 2020, la Région a investi plus de 300 millions d’euros dans le vélo, dont le développement du RER Vélo, un maillage structurant pour les cyclistes.
Mais où sont les données ?
Problème : une absence criante de données ouvertes fiables sur l’état réel du réseau cyclable, en particulier en banlieue. La carte officielle d’Île-de-France Mobilités est statique, peu interactive, et rarement à jour.
Les applis de navigation sont perdues
Google Maps : parfois à côté de la plaque
Google propose un mode vélo… mais il s’appuie sur OpenStreetMap et des données locales très incomplètes. Résultat : des trajets absurdes, dangereux, ou tout simplement inexistants.
Géovélo ou Komoot : des efforts… mais limités
Certaines applis spécialisées comme Géovélo tentent d’agréger les infos, mais les pistes non officielles ou temporaires sont absentes. Le problème vient moins des applis que des flux que la Région ne fournit pas.
Pourquoi ces données manquent-elles ?
Pas de GTFS du vélo
Contrairement aux bus et trains, aucun format standard comme le GTFS n’existe pour les itinéraires cyclables. Et la Région n’impose pas aux communes de remonter leurs infrastructures.
Des aménagements très localisés
Chaque commune, intercommunalité ou département gère ses propres pistes, souvent sans les mutualiser ni les cartographier dans une base régionale.
Une mise à jour manuelle laborieuse
Même les pistes recensées sont parfois périmées : supprimées, réaménagées ou coupées temporairement, sans que les cartes soient mises à jour. Les données datent parfois de 2021 ou avant.
Que peut-on faire ?
Pousser pour une base vélo IDFM unifiée
Il manque un véritable GTFS-Vélo régional, avec :
- les pistes existantes,
- leur revêtement,
- leur sécurisation,
- leur statut (temporaire / permanent),
- et leur état d’entretien.
Encourager les contributions citoyennes
Certaines initiatives comme Vélorution, OpenStreetMap ou les forums cyclistes permettent d’ajouter manuellement des segments. Mais cela reste artisanal.
Créer un observatoire régional indépendant
Pourquoi pas une plateforme citoyenne type “vélo-data.idf” qui recense, vérifie et partage les données terrain, comme peut le faire hbus.fr pour les bus ?
Conclusion
Tant qu’on ne saura pas où on peut pédaler en toute sécurité, le vélo restera une solution bancale pour beaucoup d’usagers franciliens. Le potentiel est immense, mais encore faut-il l’organiser… et surtout le rendre visible.